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Meunerie d’Hébertville

Un drôle de bâtiment de plus de 100 ans

00h41 – 08/11/2023

Par Yohann Harvey Simard, Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Cela fait peut-être des années que certains la croisent sans trop en connaître l’histoire. D’autres, sans doute, ne la remarquent même plus. C’est que la meunerie d’Hébertville fait partie du paysage depuis fort longtemps.

C’est un certain Frédérique Bolduc qui, au milieu du 19e siècle, décide de construire un premier moulin au-dessus de la Belle Rivière. Le même homme qui, quelques années auparavant, avait aussi érigé le premier moulin à farine d’Hébertville, nous apprend Francis Pelletier, responsable des opérations touristiques pour la Société d'histoire du Lac-Saint-Jean.

Frédérique Bolduc opérera la meunerie durant plusieurs années et l’emploiera pour produire de la moulée qu’il vend aux cultivateurs des environs. Il la léguera à son fils, Thomas Bolduc. Ce dernier continue de faire tourner le moulin à farine jusqu’en 1886, année où il le vend à Martial Hudon.

À peine un an après en avoir fait l’acquisition, Martial Hudon voit son moulin en grande partie détruit sous l’impact des billots provenant de la drave qui a cours sur la Belle Rivière à cette époque.

La meunerie conserve néanmoins une certaine valeur en raison de l’écluse d’Abitibi-Price situé à côté. Une installation forte utile pour diriger l’eau et actionner des turbines.

Nouveau moulin

Si Martiel Hudon parvient à revendre ce qu’il reste du moulin, l’historique des propriétaires suivants devient plus ou moins clair jusqu’en 1934, indique Francis Pelletier.

« C’est à partir de cette année-là [1934] que l’histoire de la meunerie telle qu’on la connaît va commencer, avec le rachat du terrain par Rosaire Vézina. »

Rosaire Vézina se démarquait par sa grande ingéniosité, une qualité qui lui permettra de concevoir lui-même les plans d’une nouvelle meunerie qu’il construira de ses propres mains 1936 sur les fondations de l’ancienne écluse.

À son apogée, la meunerie emploiera six personnes et produira jusqu’à 2 200 tonnes de moulée par année.

Rosaire Vézina laissera aussi sa meunerie en héritage à son fils, Gilles Vézina, en 1972.

Ce dernier maintient le moulin à flot jusqu’à la fin des années 1980, après quoi, ne répondant plus aux nouveaux standards de qualité, l’entreprise commence à battre de l’ail.

« Il [Gilles Vézina] va continuer de produire un peu de moulée, mais il va devoir s’associer avec la marque de nourriture pour animaux Purina. »

La meunerie sera vendue à Agri-Solutions en 2004. Elle semble aujourd’hui désaffectée et montre d’importants signes de vieillissement. Difficile de dire ce qu’il en adviendra exactement