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Aide alimentaire

Les besoins continuent d’augmenter à Alma

01h25 – 01/11/2023

Par Yohann Harvey Simard, Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Les besoins en aide alimentaire continuent de se faire plus importants à Alma. Encore cette année, l’organisme Moisson d’Alma a vu le nombre de demandes d’aide grimper de 10%.

C’est ce qu’affirme la coordonnatrice de l’organisme, Annie-Claude Tremblay.

La hausse de cette année est en continuité avec la situation de 2022, où les demandes avaient alors bondi de 12 %, pour un total de 4101 paniers d’aide alimentaire distribués. Il s’agissait de l’un des plus gros chiffres jamais enregistrés par Moisson d’Alma.

Les paniers distribués en 2022 ont été partagés par 819 ménages, dont 84 demandaient de l’aide pour la première fois.

Le fait que plusieurs nouveaux visages se présentent à l’organisme est d’ailleurs particulièrement préoccupant. Cela signifie que la précarité alimentaire s’étend vers des strates de la population qui n’étaient pas touchées jusqu’à maintenant.

Auparavant, Moisson d’Alma venait surtout en aide à des personnes dont les revenus provenaient de prestations de dernier recours, comme l’aide sociale.

« Mais maintenant, on a plusieurs personnes qui sont sur le marché du travail, mais qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts, surtout quand elles sont au salaire minimum. On voit beaucoup de parents pour qui s’est difficile à certains moments de l’année. Je pense entre autres à la rentrée avec toutes les dépenses que ça implique. »

Les étudiants, notamment internationaux, viennent aussi cogner à la porte de l’organisme, chose qui ne se voyait à peu près pas il y a quelques années.

Plus de besoins et moins de moyens

Selon Annie-Claude Tremblay, c’est l’inflation qui constitue le principal facteur contribuant à l’augmentation des besoins en aide alimentaire. « Avec l’inflation générale combinée à l’augmentation des loyers, ça n’a plus de bon sens », dit-elle.

Or, si les prix en épicerie ont augmenté pour les consommateurs, le phénomène affecte aussi les épiciers eux-mêmes, qui prennent différentes mesures pour minimiser les pertes.

« Ça fait en sorte qu’on reçoit moins de nourriture parce que les commerces ont moins de pertes. »

Cette année, par rapport à 2022, Moisson d’Alma a reçu en moyenne 260 kg de nourriture de moins par mois de la part de ses fournisseurs.