10h00 – 29/11/2023
La valeur des terres agricoles est appelé à augmenter de manière significative au Lac-Saint-Jean dans le cadre du renouvellement des rôles d’évaluation de certaines municipalités.
Parmi elles, Saint-Henri-de-Taillon, où la valeur des terres agricoles a bondi d’environ 50 % en trois ans. Même chose à L’Ascension, avec une hausse de 52 % entre le rôle d’évaluation 2021-2024 et 2024-2027.
À Sainte-Monique, selon le rôle d’évaluation de 2021, la valeur totale des terres agricoles s’élevait à 3,5 M$. Elle sera de 5,3 M$ dès l’entrée en vigueur du prochain rôle. Du côté de Saint-Bruno, la valeur foncière du secteur agricole passera de 48,7 M$ à 62,5 M$.
« L’augmentation du prix des terres agricoles est très élevée, et elle se fait de façon constante depuis plusieurs années », commente Gérard Mathieu, président du Syndicat local de l’UPA dans Lac-Saint-Jean-Est.
Il a lui-même été affecté par cette augmentation l’an passé. Propriétaire d’une entreprise agricole à Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, il a vu la valeur de ses terres doubler lors du changement de rôle d’évaluation de la municipalité en janvier 2023.
Causes possibles
Selon Gérard Mathieu, ces hausses drastiques pourraient s’expliquer par le fait que les terres agricoles, auparavant sous-évaluées, auraient subitement été évaluées à leur juste prix.
En ce qui concerne sa municipalité, le maire de L’Ascension et préfet de la MRC de Lac-Saint-Jean-Est, Louis Ouellet, indique que c’est surtout le marché qui serait à l’origine des augmentations. « Les ventes se font à prix fort », dit-il
Un autre facteur est le fait que depuis le rôle précédent, plusieurs propriétaires d’entreprises agricoles ont procédé à des investissements importants dans leurs installations, ce qui en a fait grimper la valeur.
Un coup de plus
La hausse de l’évaluation de leurs terres engendre une hausse du compte de taxes.
« Tant que les propriétaires ne vendent pas, ils n’ont rien de plus dans leurs poches », résume Gérard Mathieu.
Parallèlement, l’industrie agricole doit composer avec l’augmentation des intrants, comme le carburant, la machinerie ou la nourriture des animaux. Parmi toutes ces hausses, celle des taux d’intérêt fait particulièrement mal.
« En eux-mêmes, les taux ne sont pas si hauts, mais ils ont vraiment augmenté par rapport à ce à quoi étaient habitués les agriculteurs. Ça a une incidence énorme sur bien des producteurs. Beaucoup ont déjà de la misère à arriver, l’augmentation de leurs taxes est une claque de plus. »
Gérard Mathieu ajoute que le coût élevé des terres a aussi des impacts dans le transfert des entreprises agricoles étant donné que la relève, déjà rare, peine de plus en plus à en faire l’acquisition.