Agression sexuelle
08h00 – 22/11/2023
On ne peut pas changer le passé. Vanessa Maltais le sait bien. En contrepartie, il a été en son pouvoir de cesser de se voir comme une victime. Et aujourd’hui, elle tient à sensibiliser les femmes aux dangers que peuvent représenter les applications de rencontre en ligne.
« Mon seul souhait en offrant mon témoignage, c’est que ça puisse peut-être éveiller l’esprit de certaines femmes aux risques qu’elles courent quand elles vont rencontrer un gars à qui elles ont seulement parlé en ligne. En ligne, on peut dire n’importe quoi. »
Vanessa Maltais invite tout particulièrement les femmes à s’écouter de même qu’à être attentive aux « petits signaux ».
« Quand elles voient quelque chose de louche, les femmes devraient toujours se demander si ça en vaut vraiment la peine. Si pour un inconnu, ça vaut vraiment la peine de se mettre en danger. »
À celles qui ont traversé une épreuve similaire à la sienne, Vanessa Maltais tient à faire savoir que « c’est normal de se sentir vulnérable. C’est normal d’avoir honte même si elles n’ont absolument rien à se reprocher. Moi, ça a été long avant que je cesse d’avoir honte. »
« Mais, le plus important, c’est que les femmes sachent que c’est possible de s’en sortir, qu’elles ne devraient laisser personne gâcher leur vie. Moi, j’étais au plus bas du plus bas, et je me suis quand même relevée. Alors, elles le peuvent aussi, et il y a des ressources et de l’aide pour ça. Ça fonctionne. »
Un long chemin
Oui, c’est possible de s’en sortir, insiste la jeune femme, admettant cependant que la route peut être longue. Elle l’a du moins été dans son cas.
Vanessa Maltais, qui se définissait autrefois comme une « petite madame beige », raconte qu’elle a sombré dans une phase compulsive à la suite de son agression. Abus d’alcool, de drogues, d’achats, tout y a passé pour éviter de repenser à ce qui lui était arrivé.
La déroute de Vanessa Maltais durera deux ans. Sa rémission débutera à partir de la rencontre de son mari, un homme doux et aimant, et se poursuivra grâce à son psychologue qui, encore aujourd’hui, lui apporte une « aide inestimable ».
« Je ne suis plus une victime », affirme-t-elle haut et fort.
Renaissance
Vanessa Maltais est une femme nouvelle. Fonctionnaire pour l’Agence du revenu du Canada dans son « ancienne vie », elle est maintenant une artiste accomplie.
« Je peins, je chante, je suis tous les rêves qui m’habitaient quand j’étais une petite fille. Sincèrement, je me trouve plus brillante que jamais! »
La seule chose que l’Almatoise garde de son ancienne vie, c’est l’amour qu’elle porte à ses quatre enfants, dont elle peut à nouveau prendre soin comme elle l’aurait toujours voulu.