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À des fins de sensibilisation

Vanessa Maltais raconte son « pire cauchemar »

07h00 – 22/11/2023

Par Yohann Harvey Simard, Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Il y a trois ans, Vanessa Maltais a été victime de viol. Un évènement brutal qui changera sa vie à tout jamais, mais dont l’Almatoise a su faire une force.

Automne 2020. Vanessa Maltais reçoit un message sur une application de rencontre en ligne de la part d’un utilisateur qui désire la rencontrer. Vanessa Maltais accepte, mais précise qu’elle n’a qu’une dizaine de minutes à lui accorder.

Arrivée au point de rendez-vous, un lieu public à la demande de Vanessa Maltais, cette dernière monte à bord du véhicule de l’homme. Elle remarque d’abord que l’auto n’est pas la même que celle apparaissant sur les photos de profil de l’homme. « Mais bon, ça peut arriver qu’il ait changé de voiture », se dit-elle.

Une fois installée sur le siège passager, Vanessa Maltais constate que l’homme lui-même ne semble pas être celui des photos. « C’était un deuxième drapeau rouge, mais à ce moment-là de ma vie, je n’ai pas su le reconnaître. Et encore là, je veux dire, ça peut arriver que les photos soient vieilles et qu’il ait changé… », explique-t-elle.

Le cauchemar commence

Alors qu’ils se trouvent tous les deux dans la voiture, ce dernier demande à Vanessa Maltais s’il peut l’embrasser, ce à quoi elle consent. Ce sera toutefois le premier et dernier acte consenti de toute leur rencontre.

« Après ça, il en veut un peu plus. Je dis non. Il me demande ma petite-culotte. Je lui dis non. Et là, il a carrément mis sa main dans mes pantalons. »

Vanessa Maltais aurait pu prendre la fuite à ce moment. Cependant, pour éviter ce scénario, son agresseur l’avait déjà menacée de s’en prendre à ses enfants si elle tentait quoi que ce soit.

« Il me disait que je ne pouvais l’aguicher comme ça et m’en aller après parce qu’il allait devenir dangereux. Il disait qu’il savait où j’habitais et à quelle école mes enfants allaient, et que si je ne lui donnais pas ce qu’il voulait, j’allais le regretter », se souvient la jeune femme, qui ne peut plus retenir ses sanglots à ce moment de l’histoire.

Peu de temps après, l’agresseur demande à Vanessa Maltais de retourner au volant de sa voiture et de le suivre. « Une autre belle occasion de m’enfuir, mais je ne pouvais pas arrêter de penser qu’il allait peut-être faire du mal à mes enfants si je ne l’écoutais pas. »

Un évènement qui hante

L’homme immobilise son véhicule à l’abri des regards, près d’un poste d’observation d’oiseaux. Il sort de sa voiture, Vanessa Maltais qui l’avait finalement suivi, aussi.

« Il m’a jetée par terre et il m’a prise par derrière. À ce moment-là, je suis comme dans une bulle, je ne comprends pas ce qui se passe. J’ai fait semblant de jouir pour qu’il arrête. Ça a marché. Dans ma tête, je me disais seulement que je voulais que ça finisse pour que je puisse aller faire l’épicerie pour mes enfants qui vont rentrer de l’école tantôt. »

Deux choses marquent particulièrement l’esprit de Vanessa Maltais. La première : la froideur et le calme dont fait preuve son agresseur du début à la fin.  

« Mais ce qui m’a le plus hanté, dit-elle, c’est quand il m’a dit après avoir joui : t’es chanceuse, ça, ça n’arrive pas souvent. Nécessairement, tu te mets à imaginer le pire. Est-ce qu’il était armé? Il en a combien, des victimes de viol, ou peut-être même de meurtre? Tout ce que je savais, c’est que ce gars-là venait de me violer avec un froid incroyable… »

Vanessa Maltais a porté plainte contre son agresseur au lendemain des évènements. Ce dernier a éventuellement plaidé coupable à deux chefs d’accusation, dont celui d’agression sexuelle. Il est actuellement en attente de sa sentence.